Une journée modeste mais riche. L’Open data day 2016 au Burkina a permis de faire progresser l’appropriation de l’open data par l’écosystème et d’explorer de nouveaux domaines pour l’ouverture des données. Et cette fois, c’est le secteur de la santé qui était dans le viseur des militants de l’ouverture des données. Retour sur une journée d’échanges et débats passionnés autour de l’ouverture des données.
Ambiance. Dans l’amphithéâtre de l’Institut supérieur privé polytechnique (ISPP) situé à un bout de la nouvelle ville (Ouaga 2000), l’ambiance est chaude ce samedi matin. L’amphi n’est pas remplie. Mais les discussions, passionnées par moment, du petit groupe qui occupe les lieux, font croire à un jour de cours. Une ambiance faite de passion, mais aussi de rires. Quand on discute haut et fort de données sur la santé, notamment où trouver ces données et qu’un participant inspiré vous suggère de chercher du côté des coopératives agricoles…. Imaginez. Bon, la parenthèse de l’Open Data et agriculture a été fermée sans qu’il ne se rende compte. Mais aussi, la confusion est facilement arrivée parce que l’ouverture des données au Burkina progresse d’un secteur à un autre, de l’agriculture à la santé. Bref. Nous sommes dans un pays, le premier dans l’Afrique francophone à s’engager dans un processus d’ouverture des données. Et il était important d’intéresser plus de monde à ce concept à la mode, l’Open Data.
Recap. La communauté open data du Burkina Faso a encore réussi un pari. Celui de conquérir de nouveaux secteurs d’activité et de nouvelles personnes dans le processus de l’ouverture des données. Le secteur de la santé et celui de l’énergie. La célébration de journée de l’ouverture des données s’est faite autour de ces thématiques et a dégagé de bonne perspective, notamment pour ce qui est de l’open data et énergie. Et si vous n’y étiez pas, voici un petit recap en deux points.
Qui étaient à la journée Open Data?
L’un des objectifs en participant à l’Open Data Day était d’abord de faire connaître l’écosystème existant dans le domaine de l’Open data, permettre aux différents acteurs de se connaitre entre eux. Et ensuite de faire de faire progresser l’appropriation de l’open data par l’ensemble de l’écosystème des données au Burkina Faso.
Les différentes structures présentes et actives dans le domaine de l’Open Data ont été présentées. En l’occurrence, il s’agit de l’Initiative pour un Burkina Ouvert (Open Burkina), Open Knowledge Foundation (OKFN) Burkina Faso, BEOG NEERE (For a better future), Geek Developers Network (GDN), Burkina Open Data Initiative (BODI), Open Street Map (OSM) et le Fablab Ouagalabs. Une bonne brochette représentative de ce que le pays compte de structures intéressées par l’ouverture des données. On peut dire que depuis la première rencontre tenue en avril 2014 à Jokkolabs, cette communauté a grandi et que l’écosystème de l’Open Data au Burkina se dessine. Il y avait également ce samedi des étudiants en médecine et des professionnels de la santé qui sont venus découvrir l’open data et contribuer au débat sur l’ouverture des données sur la santé.
De quoi a-t-on parlé?
De l’importance de la data et des opportunités. La journée a commencé par une mise à niveau des participants. Une bonne partie des étudiants et professionnels de la santé découvrait pour la première fois le concept de l’open data, grâce à la communication introductive donnée par Idriss Tinto, ambassadeur Open Knowledge Foundation au Burkina Faso. La communication a surtout insister sur l’importance de l’ouverture des données pour la démocratie, avec l’exemple édifiant de open élection, pour le développement avec des perspectives et opportunités dans des domaines comme l’éducation, l’agriculture ou la santé. Après cette phase théorique, la journée s’est poursuivi avec des ateliers plus participatifs.
De l’ouverture des données dans le secteur de la santé. Le premier atelier a porté sur l’open data et santé. Assez passionnant. L’idée derrière cet atelier était de présenter les opportunités offertes par l’Open Data dans la santé, d’identifier les données clés à récolter, de se pencher sur leur réutilisation et finalement de poser les jalons d’une stratégie pour l’ouverture des données dans le domaine de la santé. Les échanges ont fait voir de nombreuses opportunités possibles avec les données du domaine de la santé. Reste qu’ils ont aussi révélé une chose de très important: la réticence des acteurs du domaine de la santé, notamment les étudiants qui ont montré des craintes d’intrusion dans leur métier.
D’un projet citoyen basé sur la cartographie. Le second atelier de la journée a porté sur le projet de cartographie des délestages dans la ville de Ouagadougou. Ce projet porté par Open Burkina a été présenté aux participants. Un projet ambitieux qui veut permettre aux Ouagalais de s’adapter à l’inconfort des délestages, en leur donnant une information de qualité à partir des données de la société de fourniture d’électricité. Pour le moins que l’on puisse dire, le projet a reçu des contributions intéressantes qui devront lui permettre d’évoluer et de prendre corps bientôt.
Leçon apprise. à chaque fois qu’il est question d’ouvrir des données, il y a à quelque part des réticences. Et les organisateurs de l’Open Data Day 2016 au Burkina ont bien fait d’inviter des professionnels et étudiants du domaine de la santé pour discuter de l’Open data et santé. Comme quoi, lorsque vous vous intéresser à un domaine, il est important d’associer dès le départ les professionnels du domaine pour savoir leurs craintes, leurs réticences et évoluer ensemble grâce à un débat constructif. Ils sont parfois les premiers alliés, soient en tant que producteurs de données, ou même bénéficiaires. Pour preuve? Le projet, nendo, présenté d’ailleurs lors de l’Open Data Day, pour lequel un particulier, professionnel du domaine a fourni les données qu’il avait sur l’éducation dans une commune donnée.
On retient, avec satisfaction que dans la vague mondiale de célébration de l’Open Data Day 2016 (257 évènements dans le monde!), ce samedi 5 mars, le Burkina Faso s’est fait compter.
Article écrit par Justin Yarga
]]>Afin de lever les potentiel problèmes, OK a choisit des responsables régionaux, qui parlent la langue officielle des pays de leurs régions. Le rôle de ces derniers est de lancer des appels à contribution, en guider les contributeurs, lever les inquiétudes des contributeurs; pour qu’enfin chaque pays apparaisse tel qu’il est exactement.
Si vous voulez contribuer pour un des pays de la région Afrique de l’ouest francophone, contactez Tinto T. Idriss (@titinto_,tinto[doc]jean[at]titinto[doc]net).
La contribution est à titre bénévole et ne donne pas droit à une rémunération.
1. https://blog.okfn.org/2015/08/25/global-open-data-index-2015-is-open-for-submissions/
2. Benin, Burkina Faso, Cameroun(exception), Cote d’ivoire, Guinée Conakri,Mali, Niger, Senegal, Togo
3. http://global.census.okfn.org/year/2014
4. https://okfn.org/
État d’ouverture des 10 jeux de données clefs
Cette année encore, l‘open knowledge a lancé la constitution de l‘index de l’open data. Cet index à pour objectif de faire l’état d’ouverture des données dans le monde à travers 10 jeux de données clefs:
Pour que le Burkina Faso ne soit pas en reste, Open Knowledge Burkina et Burkina Faso Open Data Initiative (BODI), ont effectués le recensement pour le Burkina Faso.
Compte tenu de l’effort du gouvernement pour la modernisation de l’administration, on remarque que la plupart des jeux de données est publié par défaut. Chaque institution à un site internet et s’efforce de publier ses données sur son site. Cependant, la publication ne tient pas compte de la réutilisation, ce qui fait que les données sont publiées dans la plupart des cas sous des formats PDF ou HTML, la cible étant l’utilisateur humain.
En plus du format, la plupart des données publiées n’a pas de licence associé. Dans ce cas, l’utilisateur qui télécharge la données ne se voit pas explicitement autorisé à un type de réutilisation ni interdit à un autre. La loi statistique en son article 2 explique que la diffusion est la mise à disposition du public, par tout support autorisé par les textes en vigueur, des données statistiques produites; Mais elle ne précise pas ce que le « public » à le droit de faire ou pas avec les données. De même, la loi portant réglementation des services et des transactions électroniques au Burkina Faso, en son titre V (Mise à disposition par voie électronique d’information publique) précise ce que les administrations publiques doivent rendre disponible par voie électronique au public, sans faire cas des droits du public dans la réutilisation. Tout porte à croire qu’il y a une autorisation tacite à tout type de réutilisation mais il est important que ce droit soit opposable, d’où la nécessité de préciser explicitement ce que l’utilisateur à le droit de faire ou pas avec les données qu’il télécharge.
Ce travail de recensement de l’état d’ouverture des données à le mérite de donner une cartographie de l’open data dans le monde, une base commune à partir de laquelle on peut comparer les pays. Elle permet aussi à chaque pays de voir où il est important d’agir; Au Burkina par exemple, on verra qu’il faut plus mettre l’accent sur les format des données et les licences que sur la publication elle-même.
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Comme en 2012 à Helsinki, cette année s’est tenu le festival sur la connaissance ouverte. C’est à cette occasion que se sont retrouvé au Kulturbrauerei à Berlin du 15 au 17 Juillet, des acteurs de l’open data du monde entier.
Grâce à une subvention de OK, d’une aide de ODI et de l’initiative Open Data du Burkina, j’ai eu la chance de participer à cette grande messe de l’open data. J’y étais avec d’autres membres de l’équipe de l’initiative Open Data du Burkina Faso. Le programme des travaux était très riche, riche à ne pas savoir quelle session choisir.
Le premier jour était consacré au lancement des activités à travers les mots des organisateurs et des sponsors, suivi du « open knowledge fair ».
Le « open knowledge fair » est une sorte de foire lors de laquelle des projets open data occupent des stands afin de faire découvrir leurs travaux au public. Des bras robotisés aux programmes de training et de partage d’expérience, les projets étaient assez diversifiés.
Avant le début du programme officiel qui était dans la soirée, le partenariat pour l’open data (Partnership for open data) à organisé une session intitulé « Open data innovators » de 09h à 12h. L’objectif ici était d’offrir une tribune aux initiatives qu’ils ont financées afin qu’ils présentent les travaux qu’ils ont réalisé jusque là, les défis auxquels ils ont fait face et les conseils qu’ils donneraient à ceux qui désirent se lancer dans l’open data.
Les intervenants venaient du Burkina Faso,de la Tanzanie, du Mexique et des Philippines.
C’est donc le deuxième jour, 16 juillet que commença officiellement les choses sérieuses. Malheureusement, je suis arrivé en retard le matin et n’ai pas pu participer ni au keynotes talks, ni le fireside chat avec Ory Okolloh que j’attendais pourtant avec impatience.
Les faits marquants de cette matinée sont les rencontres, notamment avec une équipe du Cameroun conduite par la toute nouvelle ambassadrice Ebo’o Agnès et Jean Brice Tetka. J’ai aussi fait une rencontre avec Prakash Neupane et Nurunnaby Chowdury, respectivement ambassadeur OK du Népal et du Bangladesh. C’était un véritable plaisir de voir de mes propre yeux ces visages que jusque là, je ne voyais que sur de petites cartes qui leur sert d’avatars.
En plus des rencontres, j’ai appris à créer des visuels qui permettent de transmettre des messages dans la rue. Ou en des termes plus compréhensibles, faire du graffiti. Merci à Bankslave, Swift et UhuruB pour cette session assez spéciale.
De 12h à 13h, il y avait plusieurs sessions auxquelles je voulais participer. Alors au lieu de choisir,j’ai décidé à mes risques et périls, de passer un peu de temps sur chaque session. C’est ainsi que je fis le tour des sessions suivantes:
Après cette série de session, c’était la pause déjeuner. Mais pas le genre de pause où on vous apporte tranquille le mangé avec les coca en pagaille!Non non. Il a fallut payer à manger et à boire. Alors après un hamburger et une brique d’eau très riche (d’après Mme Yonli) on est près pour les sessions de l’après midi.
A 14h, l’équipe du Burkina a eu une réunion avec l’équipe d’Etalab en Français pour des échanges sur des plans de coopération. La rencontre à durée 2h environ.
Pour les sessions qui commençaient à 16h30, j’ai adopté la même stratégie que dans la mâtiné (on ne change pas une équipe qui gagne!). C’est ainsi que j’ai pu participer aux sessions :
Pour ce qui est des producteurs, l’open data peut permettre d’attirer des clients qui vont consommer des produits tiers. L’ouverture aussi permet d’améliorer les données ouvertes initialement, données enrichies que le producteur pourra réutiliser. Enfin, l’ouverture et la réutilisation des données peuvent permettre au producteur d’améliorer ses performances en identifiant des imperfections dans ses processus.
En sommes, le modèle économique du producteur est un modèle indirecte, en ce sens que de l’argent frais n’est pas directement généré.
Que ce soit pour les intermédiaires que pour le producteur lui même, l’élément centrale du business model est l’écosystème.
Après ces sessions, on s’est retrouvé, avec d’autres festivaliers au soda club (même si on y vend que de la bière) pour des discussions à bâton rompu.
Le dernier jour du festival, je suis venu assez tôt pour ne pas rater les keynotes talk.
La première keynoter était Neelie Kroes, commissaire européenne chargée de la société du numérique. Son intervention a portée sur le travail fait au sein de la commission de l’union européenne pour garantir que les données soit ouvertes. Ce travail est dans quatre domaines principalement :
L’ouverture des administrations européennes
L’ouverture dans le domaine de la science
La lutte pour la neutralité du Net
L’ouverture des ressources éducatives
Elle a été très éloquente et a demandé à tous les participants, d’où qu’ils viennent, de redoubler d’effort pour l’atteinte des objectifs.
Le deuxième keynoter était Eric Hysen de chez google, dont la participation a suscité l’indignation de certains festivaliers.
Dans son interlocution, Eric Hysen, a expliqué selon google, les points qui doivent être pris en compte pour la réussite d’une initiative open data:
En plus d‘être ouverte, les données doivent être à jour et sous licence,
Les données doivent être structurées,
Il faut se focaliser sur la construction d’un écosystème au lieux de penser à développer des applications.
Après les keynotes, j’ai participé à une session, entre 12h et 13h qui était intitulée : Transportation data: traffic and transit – different path, same result?
En rappel, les données du transit sont les données concernant les circuits et horaires des transports et les données du trafic sont les données sur l’utilisation des transports.
Différents projets ont été présenté dont le projet de cartographie des lignes de la SOTRACO que OK Burkina conduit en collaboration avec OSM-BF.
De 14h à 16h, il y a eu une rencontre entre l’équipe BODI et ses différents partenaires, pour faire des plans pour la suite du projet. Pendant les discussions nous avons eu la visite de Rufus Pollock, fondateur et président de OK. Il a beaucoup apprécié le travail que écosystème a fait, surtout en ce qui concerne le projet NENDO. Il nous a en outre exhorté à travailler davantage pour faire rayonner le Burkina par l’open data.
À 16h, j’ai participé à une rencontre entre le partenariat pour l’open data(POD) et les différents groupes locaux OK pour voir comment il pouvait les soutenir dans leurs activités. Il a été précisé pendant la rencontre que POD ne pouvait pas soutenir des projets de groupes locaux en particulier, mais plutôt des projets auxquels peuvent participer l’ensemble des groupes locaux.
Lors de cette rencontre, les participants ont commencé par discuter du programme de fellowship, puis ont plaidé pour la mise à disposition de fond pour permettre l’organisation d’activités. Compte tenu du fait que la salle dans laquelle nous étions devait être fermée, les participants ont proposé de continuer les discussions en ligne, sur le wiki.
Après cette dernière rencontre, c’était open bière jusqu’à la cérémonie de clôture qui s’est terminée en musique.
Du 15 au 17 juillet 2014 dans la ville libre de Berlin, se sont retrouvé des passionnés d’ouverture de la connaissance (open knowledge en anglais) du monde entier pour partager leurs expériences et mieux établir des stratégies de collaboration.
J’ai eu le grand honneur d’y participer grâce à des financement de Open Knowledge, du Open Data Institute du gouvernement du Burkina Faso. J’y ai appris un tas de choses, dont je partage avec vous ici, les plus importantes :
Le gouvernement du Burkina a initié depuis 2012 un projet d’ouverture des données publiques pour des besoins de transparence, de participation citoyenne et de développement économique.
En tant qu’acteur de la société civile Burkinabè, j’ai accueilli l’initiative avec beaucoup de joie, mais je n’imaginais jusque là pas la chance, que nous avions.
Au Festival, j’ai rencontré des ressortissants de pays où il est plus difficile d’accéder au données qu’au Burkina ; des pays où le gouvernement ne veut pas entendre parler d’ouverture, ce qui rend l’accès et la reutilisation des données vraiment problématique.
Avec l’initiative Open data du Burkina, c’est l’État qui s’ouvre au citoyen et qui le poursuit pour qu’il vienne regarder les données. C’est l’État qui demande au citoyen d’utiliser les données et de les réutiliser afin de faire des choses utiles. Nous devons tirer le maximum de profit de cette initiative, que nous soyons journaliste ou étudiant, simple citoyen ou chercheur.
En tant que groupe local OK, nous avons le réflexe de demander du soutien à d’autres structures à but non lucratif, souvent de niveau international pour financer nos activités.
Il se trouve que les organisations à qui nous avons l’habitude de demander le soutien, le demande elles aussi à d’autre structures, auprès desquelles elles font le plaidoyer de la cause qu’elles défendent.
Pour financer nos activités de façon durable, il serait bien que nous apprenions à lever des fonds localement. D’aucun dirait que les entreprises locales et les institutions ne contribuent pas, mais j’ai tendance à penser que c’est parce que nous manquons de les convaincre. Nous avons besoin d’appendre les techniques du foundraising afin de pouvoir convaincre nos interlocuteurs de ce qu’ils gagnent à nous soutenir, parce qu’il faut le savoir, nul ne peut être mobilisé en dehors de ses intérêts. Les financements locaux nous permettent d’avoir une meilleure indépendance et de gérer nous même notre relation avec les partenaires.
Pour vous donner un exemple, Le projet school of data a lancé un fellowship pour recruter des acteurs de l’open data qu’il allait former sur six mois. Il y avait 10 places disponibles et pour 5 places, il cherchait des personnes de pays bien déterminés (Tanzanie, Afrique du sud, Hongrie, Indonésie et Roumanie). Ce qui veut dire que si tu n’es pas de l’un de ces pays, tu te retrouves à compétir pour une place sur 5.
Lors de la rencontre entre groupes locaux OK à Berlin, certains candidats malheureux ont fait des commentaires sur le recrutement. Et c’est là, qu’un acteur du projet a expliqué que chaque fellow coûtait 20 000$ et qu’il était difficile de mobiliser des fonds. Il a conclu en disant que pour s’assurer d’avoir un fellow, chaque pays pourrait mobiliser lui-même les 20 000$, parce qu’avant tout, le school of data est comme une école.
Il m’est arrivé de participer à des projets open data, ou d’initier des activités open data juste pour que mon pays soit cité parmi les pays qui sont actifs. Mais en réalité, cela ne sert pas beaucoup parce qu’après avoir eu les « applaudissement » internationaux, il sera difficile d’avoir un impact localement, compte tenu fait que notre objectif est déjà atteint.
Ce que nous faisons doit être d’abord pour résoudre des problèmes réels et locaux. La reconnaissance internationale peut venir, mais si nous travaillons pour résoudre des problèmes réels et qu’on y parvient, même si personne ne reconnaît ni ne relaie ce que nous avons fait, on est fier d’avoir fait œuvre utile.
Au Burkina Faso, je connais beaucoup de personnes qui ont eu des idées de projets, mais qui n’ont pas pu dépasser l’étape d’idée.
La plupart du temps, on à tendance a justifier notre abandon par l’absence de conditions favorables. Même si cela n’est pas faux, beaucoup de projets ne verront jamais le jour tout simplement parce que leurs géniteurs n’y croient pas assez fermement.
La plupart des projets citoyens ou des produits d’entreprises présentés au OKFest ne sont pas plus spéciaux que les projets que nous avons souvent. La différence réside en la capacité des promoteurs à croire en leurs projets et à commencer à travailler dessus. Au fil du temps et de la confrontation avec la réalité, le projet subit des améliorations, des adaptations et fini par être LE produit que tout le monde cherchait sans le savoir.
Je peux dire aussi que le manque de confiance en nos projets est lié à l’absence d’exemples proche de nous. Nous avons souvent besoin pour y croire d’avoir des exemples concrets de réussite, et de voir les jeunes déserter les écoles pour les sites d’orpaillage le démontre bien¹. Cependant, nous devons nous considérer comme des pionniers. Si nous refusons de faire l’expérience, nous courons le risque de manquer une grande occasion.
1. Dans certains villages, les jeunes quittent les écoles et occupent les sites d’orpaillage. Ils y creusent à corps perdu pendant des semaines, avec pour seule motivation, la moto qu’un autre jeune comme lui a acheté avec les revenus de l’or qu’ils a trouvés en creusant.
]]>Cambridge, Royaume-Uni, 14 juin 2013
L’ouverture des données publiques et la transparence seront l’un des thèmes principaux du sommet du G8 qui aura lieu en Irlande du Nord la semaine prochaine. A cette occasion, des militants de la transparence publient les premiers résultats de l’Open Data Census, un effort global de recensement des principaux jeux de données publiques. Les pays du G8 ont encore une longue route devant eux.
Le Burkina Faso se trouve au 20e rang sur 60 pays, et est le premier pays de l’Afrique de l’ouest. Il faut noter que presque tous les jeux de données concernés par le recensement sont disponibles pour le cas du Burkina Faso. Le principal problème reste le format des publications qui n’est pas compréhensible par des machines, la non régularité des mises à jour et la non application de licences ouvertes. Cela confirme le fait que le Burkina n’a pas de complexe avec ses données, mais n’est juste pas encore sensibilisé au concept et aux procédures de l’open data. Ce dernier problème pourrait être résolu à travers l’initiative Open Government Data que le gouvernement vient de lancer avec l’appui de la Banque Mondiale. Nous sommes donc convaincus qu’avec cet engagement des autorités et une implication de la société civile, le Burkina Faso peut assez facilement améliorer sa gouvernance par la transparence à travers l’Open Data.
L’Open Data Census est un projet coordonné par l’Open Knowledge Foundation avec l’aide d’un réseau d’experts locaux, dont le groupe local du Burkina Faso. L’objectif est de mesurer l’ouverture des données dans 10 domaines clés dont certains essentiels pour la transparence des États (dépenses publiques ou résultats des élections) et d’autres critiques pour fournir des services publiques indispensables aux citoyens (fonds de cartes ou horaires des transports). Les résultats complets du recensement seront publiés plus tard au cours de l’année.
Les résultats provisoire montrent que même si le Royaume-Uni, les États-Unis et la France (les trois premiers du classement G8) ont réalisé d’important progrès vers l’ouverture des jeux de données clés, tous les trois ont encore du travail à accomplir. Les données sur les codes postaux, essentielles pour la majorité des applications de géolocalisation, restent toujours indisponibles hormis en Allemagne. Aucun des membres du G8 n’atteint le score maximal pour les données sur les entreprises. En France ces données sont toujours soumises à redevance. Enfin, la Russie est le seul pays du G8 à n’avoir publié aucun jeu de données inclus dans l’Open Data Census.
Les résultats complets pour les pays du G8 sont en ligne à l’adresse : http://census.okfn.org/g8/
CITATIONS
Rufus Pollock, fondateur de l’Open Knowledge Foundation : « Nous sommes ravis que de nombreux pays du G8 manifestent leur soutien à l’open data mais les résultats d’aujourd’hui montrent que nous sommes encore loin derrière les promesses. Nous demandons aux membres du G8 de tenir leurs engagements et d’assumer leur rôle de leader dans l’ouverture des données publiques afin de permettre une réelle transparence et de rendre les États plus responsables ».
Andrew Stott, ancien directeur du gouvernement britannique pour la transparence et l’engagement numérique, qui siège actuellement au Conseil de la Transparence pour le Secteur Public du Royaume-Uni : « La communauté Open Knowledge Foundation a réalisé un excellent travail pour mesurer la réalité de l’ouverture des principales données publiques. Cela montre que des progrès ont été réalisés ces dernières années. Mais cela montre aussi qu’il y a encore plus à faire de la part de tous les pays pour atteindre les objectifs de l’open data. Cela donne enfin un calendrier clair pour chacun afin de progresser ».
Chris Taggart, fondateur de OpenCorporates, la plus grande base de données sur les entreprises : « Les registres des entreprises sont une information publique fondamentale pour la création et de l’existence de sociétés Aujourd’hui, nous vivons dans un monde où les grandes sociétés peuvent consister en réseaux opaques de milliers d’entreprises interdépendantes, en évitant l’examen de la concurrence criminels, des blanchisseurs d’argent, les fonctionnaires corrompus.. et les fraudeurs utilisent régulièrement les réseaux de sociétés comme façade pour masquer et déplacer l’argent. Dans ce contexte, il est essentiel que l’accès à l’information légale n’est pas librement disponible, mais disponible sous une licence ouverte et en forme de données bien lisibles par l’ordinateur. Les résultats actuels du recensement Open Data montre que ce message n’était pas encore pris dans le plupart des nations les plus grandes du monde ».
FIN
CONTACT
Pour rentrer en contact avec la représentation du Burkina Faso, nous vous prions de contacter tinto.jean[at]gmail[dot]com | +22670102936
Pour tout autre renseignement, veuillez contacter: press@okfn.org / +44 7795 176976
The Open Knowledge Foundation, St John’s Innovation Centre, Cowley Road, Cambridge, CB4 0WS UK.
NOTES FOR EDITORS
The G8 countries are meeting in County Fermanagh, Northern Ireland, UK, from June 17–18, 2013. The G8 countries are Canada, France, Germany, Italy, Japan, Russia, the United Kingdom, and the United States. Open data and transparency are one of the three main topics for this year’s event. See: https://www.gov.uk/government/topical–events/g8-2013
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